Thursday, September 4, 2008

Par Pascal Martinez-Maxima


Par Pascal Martinez-Maxima

Par Pascal Martinez-MaximaAvec sa collection «Délices d'hiver», Hanna Touma fait son entrée dans la scène off de la Haute Couture parisienne. Elle interprète de longues robes en filigrane d'argent, aux dentelles exquises ou aux broderies immaculées. Dans élan chic, la mousseline se pare de fleurs et de brillants, l'organza cultive la légèreté du papillon et le plissé s'envole.Au milieu de ces transparences, se dégagent des motifs d'arabesques pailletées et des diamants fantaisie, qui font étinceler les mannequins à chacun de leurs mouvements. La palette de couleurs est extraordinairement tendre et féminine, on peut y entrevoir des tons pastel poudrés et des pointes de grenadine.Malgré notre vive attention à cette nouvelle recrue, et l'ampleur d'un travail remarquable, on l'inviterait aussi volontiers à abandonner ces volumes un peu trop traditionnels au profit d'une exploration d'effets plus affirmés et d'audaces nouvelles dans la coupe. C'est à ce prix que la créatrice pourrait bien se forger un style plus singulier

Par Pascal Martinez-Maxima


Par Pascal Martinez-Maxima

Par Pascal Martinez-MaximaC'est dans le mythique Studio Harcourt, haut lieu de la photographie des célébrités et de la mode, qu'Eymeric François a choisi d'accueillir ses invités. Point de défilé cette saison, juché en haut des quelques marches qui séparent le studio de la cour –remplie de fidèles impatients–, le jeune couturier déclame un bref discours pour expliquer que, cette fois, ce sont les clientes et les journalistes qui vont défiler au milieu des modèles et non l'inverse.Eymeric François prend le parti de recevoir ses invités sous la forme d'un happening de mode, dans l'idée du making-of d'une collection de Haute Couture.Dans «Le studio noir et blanc», on aperçoit une robe de bal corsetée de coton rayé à large ceinture rebrodée de dentelle de Calais et cristaux. On remarque aussi un fourreau en volants de volutes blanches sur taffetas noir, et une grande robe à jupon virevoltant de mini pois et ses fleurs cristallines. Puis, dans “Le salon rouge et rose», on découvre une robe à jupon en pétales de tulle sang rebrodée, en dégradé de plumes et de perles, et un négligé à décolleté subversif… de dentelle de Calais pink et son lit de fleurs noires. Dans «Le dressing baroque», les élégantes n'ont d'yeux que pour le déshabillé de lurex violine à manches-gants, rehaussé de velours noir dévoré. Une fois franchies les portes de «L'antichambre des merveilles», le corselet de kimono vintage et son peignoir rehaussé de fourrures lie-de-vin, fleuri à paillettes, capte toutes les attentions. S'enchaîne un « corps floral » transparent en all-over de glitter et satin noir dans le sombre boudoir, puis, enfin, apparaît le clou du spectacle de ce parcours extraordinaire avec Juliet négligemment endormie en déshabillé de dentelle or et trench oversize de duchesse ivoire sur lit d'épingle d'or, dans «La suite nuptiale». Pour les invités, ravis de voir les créations de plus près, le procédé du parcours offre un moment privilégié. Ce biais intéressant est aussi un moyen pour le couturier de mieux se faire connaître des journalistes et des photographes, d’instaurer une proximité certaine avec lui et son travail et d’augmenter le capital sympathie de sa maison. Au fil des ans, Eymeric François fait la démonstration d'un cheminement réel dans sa couture, mature et réfléchi, il convainc aujourd’hui avec un thème fédérateur, qui ravit aussi bien les clientes que des badauds férus de mode pour qui connaître les dessous d'une vraie séance photos et quasiment toucher du bout des doigts ces merveilleuses créations représentent une expérience inoubliable

Par Pascal Martinez


Par Pascal Martinez-MaximaPas si simple pour Pascal Millet chez Carven d'innover dans sa couture, quand le financier semble peser aussi lourd dans la création. Étrange idée en Haute Couture que celle d'affubler les mannequins de lunettes pour promouvoir la nouvelle licence de la marque en optique : une démarche un peu trop «prêt-à-porter» à notre goût.Le couturier fait des efforts pour conserver les clientes fidèles de la marque tout en essayant de dépoussiérer la maison et parvient à présenter des modèles raffinés, grâce au talent et au savoir-faire des petites mains de ses ateliers, mais on regrette une absence de fantaisie dans la gamme de couleurs. Toutefois, quelques silhouettes sont enthousiasmantes, un pantalon «Oxford trousers», large et chic, porté avec une blouse nouée en cloqué de soie argent et une veste cardigan en cachemire. On aime un paletot en lainage pailleté et ses poignets en chinchilla, porté avec un jumpsuit en lainage fil-à-fil. La robe «star», brodée et découpée, en mousseline vison, s'affiche avec une belle ceinture nouée. Un manteau en agneau Tianjin noir brodé à col noué de vison blanc, associé à une robe en crêpe de soie incrusté de satin écru, nous fait frissonner. Au final, les modèles pèchent quelque peu par excès d'esbroufe, et le confort sportswear annoncé dans le dossier de presse ne semble pas être au rendez-vous d'une femme présentée comme moderne. Attendons la saison prochaine pour voir si le couturier parvient à se libérer de ces codes couture au charme d'antan. Un critère indispensable pour capter une cliente plus branchée et l'attention de nouveaux marchés

ELIE SAAB


ELIE SAAB

Par Pascal Martinez-MaximaIl nous avait fait vibrer avec l'or, cette fois, il nous enchante avec l'argent. Sous la voûte bleutée du Cirque d'hiver, le couturier joue avec la machinerie du barnum. La plateforme circulaire du podium s'entrouvre, deux filles surgissent des entrailles de la piste pour entamer un show enrôlant à la mise en scène giratoire parfaite.Pour l'hiver, Elie Saab met à l'honneur le gris et ses multiples variations miroir : gris minéral, gris cristallin, gris sauvage, gris perle, gris lilas… le couturier compose à l'infini avec une palette sourde et belle, jusqu'au noir. Pour alléger la silhouette, il taille des manches bouffantes dans la mousseline de soie et le plissé antique s'entrecoupe de losanges. Truffés de cabochons, constellés de paillettes, incrustés de paillettes ou coulés dans des drapés effrontés, les derniers passages du soir renforcent le merveilleux du défilé avec l'éclatement des pierreries Swarovski. Elie Saab offre une cavalcade de modèles étincelants tous tournés vers le glamour hollywoodien. L'idéal pour retracer la destinée de l'icône Saab de la saison, une actrice en noir et blanc, comme échappée d'un tirage argentique. Manteau en «cloqué argent» rebrodé de paillettes ton-sur-ton, aux bas de manches en vison, sur robe droite coordonnée avec buste de dentelle brodée, robe courte avec pan à l'épaule retenu à la ceinture et bas charleston, robe courte anthracite en dentelle brodée de paillettes et de perles argent à décolleté bénitier retenu à l'épaule par une broche, ou robe longue entièrement rebrodée de paillettes avec superposition de volants, ceinture sous la poitrine et manche asymétrique en organza imprimé. Apparaissant, sculptée dans une incroyable robe sirène et les bras en croix, la mariée clôt le défilé. Telle une madone, sa traine de 7m de long, brodée de perles, de paillettes et de cristal, la sacralise star d'un défilé où le glamour semblait bénit des cieux.

FATIMA GUERROUT


FATIMA GUERROUT

Par Pascal Martinez-MaximaIdéale, la collection de Fatima Guerrout présente un tableau inspiré du coquelicot, fleur préférée de la créatrice. Constituée de vraies «robes de filles», elle comprend quelques modèles qui penchent dans le style lingerie fine avec grâce. Le luxe se caractérise à travers une épure certaine, tandis que les petites robes et les tailleurs pantalon se voient voler la vedette par un éventail de détails judicieux. On note des clins d’œil couture, cape papillon, flancs de robe à volants plats, fine bretelle brodée de minuscules perles de jais, bord de dentelle Chantilly à deviner sous un ourlet… On aime moins ses looks en superpositions de dentelle ou d’organza, déjà vus et peu pratiques, et le tombé des décolletés croisés seraient aussi à revoir. En revanche, on reste baba face à la simplicité pertinente des robes jour et soir à pinces plis soleil sur le côté. Elles produisent un effet couture immédiat et très actuel.Sa précision, Fatima Guerrout l’a acquise en travaillant chez John Galliano ; son chic, elle l’a approfondi en collaborant avec la maison Dior. On a hâte d’en découvrir bien davantage dans la prochaine collection, et il y aurait fort à parier que les clientes chics aussi.

TSUMORI CHISATO


TSUMORI CHISATO

Par Pascal Martinez-MaximaFidèle à son univers onirique, la créatrice japonaise Tsumori Chisato nous transporte pour l’été prochain au bord d’une mer apaisante, fantaisiste et parfois même nimbée de mystère.Ses muses portent des pantalons larges et des jupes métallisées, des robes et des tops aux imprimés abstraits évoquant les fonds marins. Une robe évasée naïve reprend la légende des sirènes, une autre, singularisée par une connotation asiatique, opte pour une forme lampion. Les effets boule et bouillonnés foisonnent, les parkas et les nombreuses capes bulles sont resserrées dans le bas, voire sans manches et à capuche. La collection est interprétée dans les dominantes rouges et bleues. Les pantalons bouffants sont réalisés en mousseline. On soulignera la technique d’une blouse à manches trois-quarts incrustée de sorte de «tranches» de tissu, ou d’une robe en patchwork brut de style naïf. Par le biais d’un décor constitué d’applications, d’imprimés vaguelettes, d’ornements, les vêtements donnent dans le registre marin, avec des volants ingénus et frémissants, des effets bouillonnés ou des fronces. Avec cette collection, un peu moins spectaculaire que les précédentes, on prend plaisir à retrouver l’univers personnel, si singulier et particulièrement attrayant de cette créatrice, chère au cœur des stars, des happy people et des amoureux de la mode

JC de CASTELBAJAC


JC de CASTELBAJAC

Par Pascal Martinez-MaximaPour l’été 2008, Jean-Charles de Castelbajac réveille Spartacus et instaure une collection «Fashion Gladiator» dans l’esprit d’une Rome antique électro. Sur la musique du groupe live Busy P Featuring DSL, aussi colorés les uns que les autres, les looks, robe portrait de Cléopâtre, tee-shirts toges, vestes aux épaules «casque à pointe», sahariennes à trente-six ou cinquante-quatre poches…, médusent le public autant que Mareva Galanter, Bruno de Stabenrath, Charles Berling, ou Pierre Mathieu, venus assister au défilé.Dans la salle, les murs et le sol sont tendus de rayures transat, une légion de filles dans ce paysage ludique en tenues «Electric rose» composées de robes liquettes, parkas, trenchs peignoirs et nounours Castelbajac rhabillé «glitter» aux couleurs de l’été. Elles arborent des mini sacs en cuir «drapeau». De style marin, les modèles de la «Golden cruise line» ne prennent pas au sérieux la rigueur de l’uniforme et excellent dans l’esprit décalé. On trouve un «blazer capitaine», une mini jupe ou une robe brodés d’ancres or en all-over.Le soir, parées de bijoux tendance «bling bling», les belles sortent en mini robes à paillettes taguées «Cassius Clay» ou frappées du message «Protect me from what I am». Initié par une combinaison robot, à poches multiples «premier secours», la collection tourne aux couleurs historiques primaires de la marque. J.O d’été obligent, le courant «Olympic disco» sévit avec de remarquables colliers «Lego» au cou des mannequins. L’ère s’annonce victorieuse avec un pull, un bloomer ou une pochette plate au décor d’anneaux multicolores à paillettes. Enfin, les soirs de cocktail, au «Caesar Palace», c’est, robe à paillettes avec sac assorti ! Ils sont brodés «foot», «main» ou «smiley». Avec humour, Jean-Charles de Castelbajac détourne le fameux «Veni, Vedi, Vici», au profit d’une devise plus cool et assurément plus jet-set : «Veni, Vedi, Voici» ! Une formule que promet d’adopter la clientèle branchée de la griffe

compte-rendu


> compte-rendu> toutes les photos Par Pascal Martinez-MaximaTraditionnellement programmé le samedi après-midi au Carrousel du Louvre, cette saison, le défilé Kenzo change d’horaire et de lieu. Destination le Carreau du Temple pour une collection qui puise ses racines au cœur l’Amazonie. A l’intérieur de l’édifice parisien, Antonio Marras crée un podium au décor de jungle. Le créateur souhaite transposer dans sa mode Fiztcarraldo, un film de Werner Herzog. Au milieu des plantes, agrémentées de rubans multicolores, se mêlent des écrans vidéo sur lesquels apparaissent des animaux sauvages et des oiseaux au plumage extraordinaire. Le défilé s’ouvre sur des modèles aux couleurs violentes et tranchantes, brodés de ramages. La luxuriance des paillettes s’affiche sur des modèles fuchsia, jaune et violet. Un long gilet châle affiche un jacquard végétal des plus bariolés sur un fond bleu canard. Une robe violette et bleue à bretelles tour de cou donne dans l’esprit baba. Les maxi tuniques misent sur des motifs de carrés à paillettes dans les tons mordorés, cuivre et pétrole. Après l’abondance de cette fantaisie florale, les contrastes et les broderies cèdent la place à des robes aux volumes amples. Un boléro à clous fait sensation et amorce de beaux passages crème ou café. Ensuite, on rencontre le noir, agrémenté de galons mousseux blancs, pour des ensembles plus près du corps. Ils évoluent vers des robes de cocktail et du soir aux volumes amples, à l’image de la jupe d’un total look blanc au bas frangé de plumes, d’un modèle ample fait de pastilles de cuir métallisé ou de la mariée du défilé qui porte avec fraîcheur une maxi robe évasée un brin hippie, toute en broderie anglaise.Moins pompeux qu’à l’accoutumée, Antonio Marras cultive d’une manière nouvelle les codes végétaux initiés par Kenzo Takada lui-même à l’origine de la marque. Les adeptes de la luxuriance et les fidèles de l’esprit maison seront comblées.

Naomi Campbell pour Yves Saint Laurent



La rumeur court… L'ex-top model Naomi Campbell aurait été choisi par Stefano Pilati pour faire vibrer la campagne automne-hiver 2009 d'YSL. Shootée récemment à Paris par Inez van Lamsweerde et Vinoodh Matadin, la sculpturale mannequin devrait ainsi remplacer Kate Moss et incarner la nouvelle femme Yves Saint Laurent…Après avoir interloqué et subjugué par sa dernière collection au tailoring épuré et aux influences eighties assumées, Stefano Pilati ne pouvait confier à une apprentie top la tête d'affiche de sa future campagne. Déjà sur le podium, les frêles modèles - en dépit de leur coupe au bol stricte et de leur rouge à lèvres sévère - semblaient presque à contretemps des vêtements qu'elles présentaient. En effet, on imagine mal une jeune femme de 18 ans succomber aux charmes intellectuels du dernier cru de Pilati…C'est pourquoi il est heureux que ce soit (à en croire les bruits de couloirs) une égérie à la personnalité dense et forte qui ait remporté l'adhésion du directeur artistique d'YSL. Depuis quelques saisons, ce dernier ne semble d'ailleurs ne pas se préoccuper des nouveaux visages qui séduisent et font vendre. Agyness Deyn, Coco Rocha et autres Jessica Stam le laissent indifférent, et il leur préfère des femmes à l'aura particulière, faite de beauté et d'excès.Naomi Campbell rentre ainsi parfaitement dans les critères de Pilati : ses récents travaux d'intérêt général, ses qualités de femme d'affaires et sa plastique apparemment inoxydable en font un personnage féminin suffisamment complexe pour retenir son attention. En outre, pour celui qui aime revenir aux origines des codes de la maison Yves Saint Laurent, il est logique de reprendre l'une des mannequins qui firent la gloire d'YSL en son temps.On a donc hâte de voir sous quel angle Naomi Campbell se présentera lorsqu'il s'agira de donner quelques clefs supplémentaires à la compréhension de la dernière collection de la griffe…

The latest models

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